The Doors – Love, death, travel, revolt, chaos

En 1991, 20 ans après la mort de Jim Morrison, Oliver Stone s’empare de son histoire et de celle de son groupe. Un groupe aussi composé de Ray Manzarek, claviériste, Robby Krieger, guitariste, et John Densmore, batteur. Un groupe qui, dans ses chansons, parlait tout autant des bienfaits et des dangers de la drogue, de fascination pour la mort, d’amour fougueux et de souvenirs mélancoliques, le tout accompagné d’une maîtrise instrumentale hors du commun. Ce groupe, c’est les Doors et en seulement cinq ans de carrière, ils ont changé l’histoire du rock.

« Love, death, travel, revolt, chaos. » est une des célèbres phrases prononcées dans le film par Val Kilmer, qui interprète le poète, chanteur et leader des Doors, Jim Morrison. Une phrase qui résume autant la carrière du groupe que le film éponyme. En effet, pour retracer la trépidante mais courte histoire du groupe, le film choisit de l’aborder thématiquement. Chaque scène sera donc une occasion de montrer un instant de vie, souvent intense, mais aussi d’aborder les motifs récurrents abordés dans les chansons du groupe.

The Doors (1991) de Oliver Stone | Distribution : Carlotta Films

Continuer la lecture de « The Doors – Love, death, travel, revolt, chaos »

Cannes 2019 | The Dead Don’t Die – En fait, vous n’avez rien compris au film

Le nouveau film de Jim Jarmusch partait déjà avec une béquille : celle de l’attente générée par plusieurs éléments, c’est-à-dire autant la renommée d’auteur du metteur en scène que le casting “à réveiller les morts” (selon l’affiche) : Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Steve Buscemi ou encore Iggy Pop. Mais c’est surtout le fait que le film était en sélection officielle au Festival de Cannes cette année, projeté à la cérémonie d’ouverture, qui a pu créer l’expectative. De toute évidence, le public a voulu calquer des espoirs sur un film et sur son metteur en scène, espoirs qui n’y correspondaient pas : Jarmusch a pu décevoir. Continuer la lecture de « Cannes 2019 | The Dead Don’t Die – En fait, vous n’avez rien compris au film »

Un Grand Voyage vers la nuit – Quand un cinéaste réussit un grand film d’onirisme

Cet article fait écho à la critique de Manon INAMI du film Un Grand Voyage vers la nuit publié au début du mois sur le blog : vous pouvez la retrouver ci-dessous.

Un grand voyage vers la nuit – Quand un cinéaste passe à côté de son film

Sélectionné au Festival de Cannes en 2018, dans la sélection Un Certain Regard, le réalisateur du film, Bi Gan, avait été révélé en 2015 avec Kaili Blues. Il nous propose donc cette année son deuxième long-métrage et, s’il serait trop s’avancer que de dire de lui qu’il est déjà un grand cinéaste, il n’y a aucun doute sur le fait que son dernier film est un grand film.

L’histoire prend d’abord la forme d’alternance entre des flashbacks et l’intrigue principale. On comprend que Luo Hongwu, ex-mafieux, a été dans le passé en couple avec une femme, supposément nommée Wan Qiwen. Plus tard, donc, il trouve des indices l’amenant à croire qu’il pourra retrouver cette femme. Il s’improvise alors détective et cherche désespérément, maladivement ce fantasme de jeunesse. Continuer la lecture de « Un Grand Voyage vers la nuit – Quand un cinéaste réussit un grand film d’onirisme »

Les Éternels – Faux film de mafieux, vrai film sur la Chine

Film réalisé par Jia Zhang-ke et sélectionné à Cannes, Les Éternels (Ash is Purest White dans son titre anglais) est, autant le dire tout de suite, un film qui brasse beaucoup de thèmes. Et peut-être au risque de se perdre.

Qiao est la compagne de Bin, mafieux de la ville, chef en devenir. Tout bascule quand, au cours d’une bagarre de rue où Bin est en danger de mort, Qiao sort un revolver et tire en l’air.

Au premier abord, Jia Zhang-ke, aborde les thèmes de mafia et de violence. On est plongé dans une ambiance, dans un vocabulaire, avec des personnages tels que l’on s’imagine aisément les règlements de comptes, les arrangements à l’amiable, les armes à feu dissimulées et la dangerosité de la rue. Une première singularité se présente dès lors : le point de vue utilisé pour montrer tout cela. Car c’est bien Qiao, la femme du patron, qui est le personnage principal. Et suivre une femme de près dans un milieu mafieux, plongé dans le début des années 2000, est un parti pris fort. D’autre part, cela permet de se rendre compte comment le réalisateur considère la femme dans son œuvre : au lieu dans faire une femme fatale utilisée pour sa plastique, il en fait une femme forte, allant jusqu’à prendre les décisions de cette famille de gangsters et user elle aussi de violence. C’est d’ailleurs elle qui, pour présenter les truands va leur mettre une tape dans le dos, eux faisant mine d’avoir très mal et elle prenant la cigarette de Bin. Elle prend possession de l’espace et des corps. Continuer la lecture de « Les Éternels – Faux film de mafieux, vrai film sur la Chine »