Le film jeune, une définition

Au sortir de l’édition 2017 du Festival du film Jeune de Lyon, Pierre Triollier du Brochet, président de l’Association Lyf, nous livre une tribune dans laquelle il s’essaie à une définition du film jeune, notion précise, notion floue, qui porte en elle les bases même de l’existence de l’Association Lyf, du Festival du film Jeune, et de l’Union du film Jeune.

Il est une notion qui nourrit les débats les plus intenses entre le Lyf et ses partenaires d’une part, mais également au sein même des Jurys successifs du Lyf. Ce débat porte sur le film jeune. Qu’est-ce ? Comment le définir ? Par qui est-il produit ?

Cinéma professionnel ? Espoir en gestation ? Le film jeune est-il seulement définissable, n’est-il plutôt pas condamné à demeurer une notion vague. Ou alors, devons-nous l’inventer pour qu’il existe ?

Une notion unique et nouvelle

En effet, le Festival du film Jeune de Lyon est unique en son genre. Il existe des festivals du film lycéen, des festivals de court-métrages ouverts aux courts réalisés par des étudiants en école de cinéma ou de création audiovisuelle. Mais un Festival du film Jeune en général, cela n’existe qu’à Lyon, et c’est organisé chaque année en septembre par l’Association Lyf.

Cette notion repose sur deux choses, un constat tout d’abord, puis une raison organique à la création de ce Festival en 2016.

Un premier constat : l’absence de Festival du film Jeune à Lyon

Avec la fermeture de la section films du bac du Festival du film court de Villeurbanne, les jeunes réalisateurs lycéens de la Ville Lumière, berceau du 7ème art, voyaient leurs films cantonnés à leurs placards. Il était quand même aberrant que dans cette ville, qui a vu la naissance du cinématographe par la technique des ingénieurs Lumière, il n’y ait pas d’espace, pas de proposition faite aux jeunes talents du cinéma, qui représentent potentiellement les grands artistes de demain.

L’Association Lyf a voulu proposer à ces jeunes, pleins de talent, une opportunité de visibilité pour leur travail, ce qui est chose faite. Bien que le film lycéen soit en lui-même un sous-genre du film jeune (contrainte de moyens, âge des réalisateurs, …), il apparaissait qu’il serait plus pertinent de mêler dans un même festival des lycéens et des étudiants, les uns pouvant s’inspirer des autres, créer des relations, un réseau de connaissance pour leur orientation et leur épanouissement dans leur passion commune.

Le parcours et l’origine des fondateurs de l’association Lyf

Si l’Association Lyf a créé un Festival du film Jeune de cette nature et qui surprend tellement par son décalage par rapport aux festivals traditionnels, c’est aussi en partie dû à l’origine et le parcours universitaire de ses fondateurs et membres. Jusqu’à la création d’un partenariat avec l’association Kinoks [association des étudiants de la licence Arts du spectacle – cinéma de l’Université Lyon 2, ndlr], aucun étudiant en cinéma ou en étude supérieure audiovisuelle ou cinématographique n’avait pris part à l’organisation du Festival ou des autres activités de l’association.

L’Association Lyf est d’abord née de la volonté du Festival du film lycéen de Saint-Just et du Festival Luciole (lycée la Martinière Monplaisir) de s’unir pour mieux développer leurs initiatives novatrices et uniques et les propager dans d’autres lycées ou établissements. De cet idéal est né l’Union du film Jeune qui rassemble différentes associations et manifestations en relation avec le cinéma jeune. Cette Union participe à l’organisation du Festival du film Jeune, qui se trouve de fait aux mains d’étudiants et de lycéens de tous horizons.

De fait, donc, l’Association Lyf étant composée de personnes de tous horizons, nous avons collectivement fait le pari tacite d’organiser une manifestation cinématographique d’un genre nouveau.

Le film jeune comme air frais sur le cinéma lyonnais

En effet, qu’est-il comme intérêt pour la jeunesse que les seuls festivals du cinéma qui lui sont dédiés soient des machines à promouvoir les différentes écoles lyonnaises entre elles, celles-ci se disputant les places du palmarès. Au Lyf, nous jugeons le produit fini, ainsi un lycéen et un étudiant de la Cinéfabrique, ainsi qu’un étudiant de la Factory peuvent être récompensés, en atteste le palmarès de l’édition 2017.

L’acceptation du film jeune comme notion transversale du film lycéen au film étudiant et au film étudiant en filière audiovisuelle est nécessaire et préalable à la création d’une véritable culture cinématographique jeune à Lyon et en France.

Encore une fois, à Lyon notamment comme nous le constatons, mais également en France, même dans un milieu artistique sensé être davantage progressiste, les grandes écoles supérieures de cinéma, qu’elles soient publiques ou privées, concentrent à elles-mêmes le mérite et la récompense quand tant d’âmes jeunes et vives se démènent au lycée ou sur les bancs de la faculté pour faire vivre un cinéma différent, un cinéma hors des cadres habituels, un cinéma outre-académique.

Enfin, un néologisme assumé

Nombreux sont ceux qui tentent de nous mettre dans des cases. Nous ne sommes pas un festival de court-métrages professionnels, ni un festival de court-métrages amateurs. Notre ligne éditoriale se dresse sur la simple base de l’âge de nos candidats : 25 ans ou moins. 25 ans c’est l’âge auquel on n’a plus accès aux réductions étudiantes, c’est aussi l’âge auquel on ne peut plus être membre du Bureau de l’Association Lyf.

Alors oui, nous créons de choses nouvelles, de nouvelles notions, et nous en assumons et en assumerons toujours les conséquences. La création est au cœur de la passion qui nous guide dans cette aventure, et il est donc normal que nous occupions ce créneau qui avait été laissé libre par les acteurs du cinéma lyonnais auparavant.

Il est aussi naturel pour nous d’appeler à la multiplication des initiatives de notre genre. Créez, échangez, développez les initiatives cinématographiques jeunes.

J’invite la jeunesse à créer son propre cinéma au lieu de se laisser dicter des valeurs par le cinéma académique ou professionnel, la création appelant la création, sommes-nous à l’aube d’une nouvelle vague de la jeunesse, nouvelle vague qui sera forcément émancipatrice pour les jeunes comme pour les moins jeunes.

Etre jeune, c’est créer. C’est conserver une fougue, une perspicacité, une vivacité qui n’a pas d’âge. Notre création d’un cinéma jeune n’a pas vocation à en exclure les moins jeunes, mais à mettre les lycéens et les étudiants au devant de la création artistique cinématographique lyonnaise.

Notre démarche n’est pas de faire pousser des ailes imaginaires à un lycéen ou un étudiant réalisateur. Notre démarche est de le responsabiliser dans sa création, en lui permettant de l’offrir à un public plus large.

En définitive, le Festival du film Jeune, l’Union du film Jeune, sont des créations artistiques autant que les films et manifestations qui les composent, et bien mal avisé serait celui ou celle qui chercherait à les placer dans une case pour les analyser.

Car si une telle case devait exister, nous l’aurions créée avant de l’occuper.

J’adresse sincèrement mes amitiés aux lecteurs de ce blog animé avec fougue et velléité par notre cher Lucas, ainsi qu’à tous nos amis, partenaires, sponsors, qui croient en ce rêve du film jeune, et plus particulièrement du film jeune lyonnais.

Pierre Triollier du Brochet

Président du Lyf, du Festival et de l’Union du film Jeune

Un nouveau venu dans l’Union du film Jeune

Et de deux !

Ce vendredi 19 mai à 19h30 s’est tenue la cérémonie de clôture du Festival de cinéma du lycée Ampère, organisé et présidé par Océane Laboureau, présidente de la Maison des lycéens du lycée.

Au total, pas moins de six films ont concouru pour cette toute première édition, ce qui est déjà un très bon début pour ce tout nouveau festival qui a rejoint l’Union du film Jeune (organisation regroupant les manifestations cinématographiques jeunes de Lyon sous la présidence de l’Association Lyf) qui compte à présent trois festivals de cinéma lycéen, organisés par et pour des lycéens.

L’initiative et la créativité de la jeunesse lyonnaise ne sont donc pas à leur dernier souffle, bien au contraire !

En tant que vice-président de l’association Lyf, et donc président de l’Union du film Jeune, je ne peux personnellement que me réjouir de telles prouesse et féliciter tous ceux qui ont su croire en l’aboutissement de leur projet.

Tout d’abord, Louis Charton et Hugues Marcos, du lycée La Martinière Monplaisir : ils ont démontré toute leur capacité à faire évoluer le Festival Luciole comme il fallait tout en gardant l’esprit inculqué par son fondateur, Flavien Deguilhaume, nous leur donnons rendez-vous en 2018 pour le troisième édition !

Ensuite, Océane Laboureau, évidemment qui comme nous l’avons dit plus haut a montré sa plus grande détermination pour mener à bien la création de ce Festival du cinéma du lycée Ampère, malgré les embûches et les difficultés !

Mais encore, tout n’est pas fini ! Le Festival du film lycéen de Saint-Just, premier festival du film lycéen d’initiative lycéenne, fondé en 2015 est encore dans les starting blocks ! Pour sa troisième édition, présidée par Jean Baud, l’équipe du Festival vous attend très nombreux ce mardi 23 mai à 16h en salle 903 au lycée public de Saint-Just (21 rue des Farges, Lyon 5) pour la traditionnelle projection des films concourant ! Vous pourrez ainsi découvrir huit films lycéens, ne manquez pas cet événement !

Quant à moi, je vous dis à très bientôt sur ce blog pour un petit compte rendu de la cérémonie de clôture du prix France culture où j’ai pu avoir la chance d’être sélectionné en tant que membre du jury parmi d’autres étudiants dont le responsable éditorial du blog, Lucas Nunes.

A très bientôt, et longue vie au film jeune !

PALMARÈS FESTIVAL LUCIOLE

Meilleur film : Me, Myself and I (Nicolas Thévenin)

Meilleure interprétation : Léa Gonzalez dans Me, Myself and I (Nicolas Thévenin)

Meilleur montage : Procrastination (Nicolas Dony)

Meilleure réalisation : Au fil des maux (Damien Gaillard)

Meilleur scénario : La vie de l’autre (Linai Jamaï)

Prix du public : Me, Myself and I (Nicolas Thévenin)

PALMARÈS FESTIVAL DU CINÉMA AMPÈRE

Meilleur court-métrage : Doudou (Emma Guardiola)

Meilleure animation : FrogDrop (Sophie Zhou)

Prix du public : L’ordre des choses (Adèle Marin, Yonas le Bris)