Makoto Shinkai était, avant même le succès mondial de Your Name en 2016, un cinéaste écouté et attendu. Forcément attendu au tournant avec son Les Enfants du Temps, le réalisateur n’a pas dévié malgré la pression, et semble être poursuivi par les mêmes obsessions dans un monde qu’il décrit toujours plus sombre. Là où le dernier plan de Your Name nous laissait entrevoir un ciel bleu azur, c’est à l’inverse avec un ciel gris et une pluie fracassante qu’on est introduit dans Les Enfants du Temps. Continuer la lecture de « Les Enfants du Temps – Un rayon de soleil dans un ciel gris »
Étiquette : cinéma japonais
Rétrospective Mizoguchi – Au bonheur des dames
Édit du 24 septembre : le distributeur Capricci a mis en place un crowdfunding pour financer l’édition du coffret contenant les huit films de Mizoguchi, ainsi qu’un livre inédit contenant textes, photos et entretiens avec les collaborateurs du réalisateur. Pour soutenir le projet et pré-acheter le coffret : cliquez-ici !
C’était certainement l’un des événements de l’été : la ressortie en salle de huit chefs-d’œuvre du maître japonais Kenji Mizoguchi. Trop rares sur les écrans français, certains de ses films étaient même devenus quasi-invisibles, même sur support physique. La restauration de ces classiques, tournés entre 1951 et 1956 (année de la mort du réalisateur), était une occasion de se replonger dans la densité de son regard, aux propos complexe et toujours aussi puissant. Continuer la lecture de « Rétrospective Mizoguchi – Au bonheur des dames »
Festival 24 | Yakuza Eiga – Quelle place pour le réel dans le cinéma de Yakuza ?
C’est la question que pose le réalisateur Yves Montmayeur dans son documentaire d’une heure dédiée à l’évolution de la figure du Yakuza au cinéma. Le film débute. À l’écran, des caractères rouges s’affichent et impose une distinction entre deux termes qui semblent si différents mais qui sont pourtant phonologiquement si semblables :
やくざ Yakuza
やくしゃ Yakusha, l’acteur
La question se pose alors. Où se situe la frontière du réel et du fantasmatique lorsqu’il s’agit de dépeindre à l’écran ces personnages emprunt de violence, mais qui fascinent pourtant tant la cinématographie de créateurs tels que Takashi Miike, Kinji Fukasaku et tant d’autres ? Montmayeur tente l’exercice de déplier une réponse en interrogeant à la fois les protagonistes du réel et ceux de l’écran. Continuer la lecture de « Festival 24 | Yakuza Eiga – Quelle place pour le réel dans le cinéma de Yakuza ? »
Asako I&II – Stupeur et tremblements
Voilà un vrai film sur la complexité des rapports et des sentiments amoureux. Le regard de Ryūsuke Hamaguchi est si juste qu’on sort ému et rêveur, presque empreint d’une tristesse poétique.
Le dernier film du cinéaste japonais est un nouveau portrait, d’une seule femme cette fois-ci, contrairement à son précédent film Senses, qui s’attachait à la vie de quatre femmes. Nous suivons Asako, une jeune fille discrète et mystérieuse, qui fait la rencontre de deux hommes. D’abord Baku, dont elle tombe éperdument amoureuse et qui disparaît brutalement, puis Ryohei, qui lui ressemble étrangement, un homme différent qu’elle va apprendre à aimer. Continuer la lecture de « Asako I&II – Stupeur et tremblements »