Dans une petite ville de Pennsylvanie, Autumn, 17 ans, tombe enceinte. Seule moyen pour elle d’avorter discrètement, elle décide de se rendre à New York. La britannique Eliza Hittman, pour son premier film outre-atlantique, a véritablement créé l’événement. Never Rarely Sometimes Always parvient à lier une approche quasi-documentaire à un récit personnel, spécifique, d’englober des considérations très culturelles – très américaines, à des questionnements qui peuvent faire sens n’importe où dans le monde. Quasi-documentaire d’abord, dans sa manière de décrire la procédure de l’avortement. Tout un système administratif est ici dépeint, anonymisé mais humain – parce qu’on lui pose un visage, une voix. Très culturel en fait, quand il aborde la question du financement d’un tel système, ou quand plus prosaïquement le film installe son décor – New York, qui apparaît de manière sporadique mais évidente tout au long du film.
C’est dans sa mise en scène qu’Eliza Hittman parvient à transmettre ce que ces deux jeunes filles traversent. La violence de ce qu’elles subissent parfois sans broncher est comme souligné par la construction du film, son montage. On pense par exemple à leur rencontre dans le bus avec un jeune garçon, qui apparaît soudainement dans un gros plan par une petite tape sur l’épaule, avant d’être après quelques minutes réellement introduit dans un plan large, avec les deux jeunes filles.
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