The Nightingale – Le Chant de la vengeance

Après The Babadook, fable horrifique passée par Sundance, Jennifer Kent revient avec The Nightingale. Une œuvre autant teintée par l’horreur, mais qui présente une cruauté ancrée dans un réel si abrupte qu’elle peut rendre son visionnage très pénible. The Nightingale révolte, blesse, donne la nausée, mais son traitement vaut tous ces tourments, jusqu’au lever du soleil à la couleur chaude comme celle de l’espoir. Retour sur le deuxième long-métrage de la réalisatrice australienne, prix Jury du Festival Hallucinations Collectives.

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Lumière 2019 – Coppola, cinéaste perfectionniste

La présence de Francis Ford Coppola au Festival Lumière était un événement majeur de l’Histoire de celui-ci. Plus qu’un nouveau nom qui s’ajoute à la déjà très longue liste de personnalités invitées depuis dix ans, c’est aussi l’une des grandes figure du cinéma du XXe siècle qui est venu Rue du Premier Film. Celui qui fut le réalisateur de la trilogie Le Parrain ou d’Apocalypse Now a fait d’autant plus fort qu’il est arrivé à Lyon avec quelques surprises. On aurait pu le croire peu actif depuis son dernier long-métrage, Twixt, en 2012, mais Francis F. Coppola a pris le temps de reprendre ses classiques pour les améliorer, les modifier, les transformer. Tel un orfèvre qui paufine ses bijoux, Coppola se catalogue donc parmi ces cinéastes venus à Lyon montrer des œuvres qui témoignent que le cinéma n’est pas un art figé, mais bien une mutation permanente d’oeuvre que l’on croyait inscrite dans de la pellicule. Continuer la lecture de « Lumière 2019 – Coppola, cinéaste perfectionniste »

L’ACID à Lyon : sept films présentés au Comoedia du 4 au 6 octobre

L’Association pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion – que nous avions rencontré il y a bientôt deux ans – revient au Comoedia à Lyon. Cette reprise désormais traditionnelle début octobre sera l’occasion de rencontres et d’échanges avec des équipes de films et des représentants de l’association.

L’occasion de découvrir des propositions de cinéma fortes, des témoignages de notre époque, des œuvres prometteuses de jeunes cinéastes ou des raretés souvent peu visibles sur nos écrans. Parmi nos recommandations : Kongo, d’Hadrien La Vapeur et Corto Vaclv (qui sortira en salle en mars 2020), un documentaire sur un guérisseur africain accusé de magie noire. Une témoignage anthropologique étonnant où l’on parle d’esprits et de spiritisme, tout en dressant un portrait de l’Afrique contemporaine. La reprise de l’ACID donnera à certains une seconde chance de découvrir Vif-Argent de Stéphane Bahut, peut être un des plus beaux films de l’année passé malheureusement trop inaperçu auprès du public. Véritable invention poétique, mêlant fantastique et romance, Vif-Argent raconte l’histoire d’un jeune homme décédé rencontrant, alors qu’il est sous une forme spectrale, une femme dont il tombe amoureux. Enfin, dernier conseil : Mickey and the Bear, premier film de l’américaine Annabelle Attanasio – un portrait touchant de l’émancipation d’une jeune adolescente, face à son père brutal. Continuer la lecture de « L’ACID à Lyon : sept films présentés au Comoedia du 4 au 6 octobre »

Portrait | Hugues Marcos – Directeur général du Festival du Film Jeune de Lyon

Nommé le 1er décembre 2018 directeur général du Festival du Film Jeune de Lyon, ce vice-président de l’association LYF se retrouve, à 19 ans, à la tête d’un des grands rendez-vous cinématographique de la rentrée à Lyon.

La silhouette fine, les épaules larges, la démarche hésitante mais toujours le sourire franc, c’est ainsi qu’Hugues Marcos se promène à nos côtés. Depuis décembre à la tête du Festival du Film Jeune de Lyon, celui qui fut l’un des fondateurs de l’association LYF en 2016 a également présidé pendant plusieurs éditions le Festival Luciole, festival du film lycéen de la Martinière Monplaisir. Portrait. Continuer la lecture de « Portrait | Hugues Marcos – Directeur général du Festival du Film Jeune de Lyon »

Festival 24 – Justice et Cinéma : retour d’un moment fort de la vie culturelle lyonnaise !

Il est de retour après plusieurs années d’absence : le Festival 24 – Justice et cinéma revient à la Manufacture des Tabacs et à l’Institut Lumière ! Si Jean-Luc Godard disait qu’avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout, alors le Festival 24 en est une parfaite illustration. Durant quatre jours, tous les pans de la justice et du droit seront traités à l’occasion de projections de documentaires, de fictions, de courts et de longs-métrages, de rencontres avec des professionnels du droit et du cinéma.

Des invités venus du monde du cinéma

Parmi les prestigieuses venues à l’occasion du Festival 24, citons celle de Rachid Bouchareb le mardi 12 mars, quatre fois nommés à l’Oscar du meilleur film étranger et Césarisé pour Indigènes (2007) avec Jamel Debbouze, Samy Naceri et Roschdy Zem. Rachid Bouchareb viendra en effet animer une masterclass à l’Université Lyon 3 – Jean Moulin avant de présenter London River (2010) et Seconds (1966, John Frankenheimer) à l’Institut Lumière. Par ailleurs, la clôture du Festival aura lieu le 14 mars en présence du producteur Matthieu Tarot, pour L’Hermine (2015, Christian Vincent), doublement primé à Venise, notamment pour l’extraordinaire prestation de Fabrice Luccini en président de Cour d’assise, solitaire et dur envers les autres.

Des documentaires en présence de professionnels et de leurs équipes

Citons parmi les présences exceptionnelle celle de Alain Jakubowicz, présent lors des procès de Barbie, Touvier et Papon, président d’honneur de la LICRA, à l’occasion d’une projection de Le Procès du Siècle (2017, Mick Jackson). Pan important du festival, la présentation de documentaires en présence de leurs réalisateurs. A Coeur d’Avocat de Mika Gianotti, Les accueillants de Sylvie Perrin, ou encore Yakuza Eiga, une histoire du cinéma Yakuza de Yves Montmayeur seront ainsi l’opportunité de débattre avec des spécialistes autour de thèmes aussi varier que le métier d’avocat, la situation des migrants ou des Yakuzas. Notons enfin la présence de Nando Dalla Chiesa, homme politique italien et spécialiste de la mafia, pour échanger autour du premier épisode de la série Gomorra (2014, Stefano Sollima).

Le Festival 24 – Justice et Cinéma est organisé par la Cinésium, la Faculté de Droit de l’Université Lyon 3 avec le soutien du barreau de Lyon, de l’École des Avocat Rhône-Alpes (EDARA), ainsi que l’association LYF – Le Film Jeune de Lyon.

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Autour de Joe Hisaishi

D’autant que je puisse me souvenir, les musiques de Joe Hisaishi m’ont toujours accompagnées. De la tendre enfance, avec mes voisins Lucile, Théodore, et Charlotte devant Princesse Mononoké, au collège avec Tom et Audrey, en rejouant au Conservatoire le thème du Château dans le ciel, aux longues heures de travail à l’université accompagnées par les morceaux du Château ambulant, Hisaishi a été, pour moi comme pour beaucoup d’autres, mon joyeux compagnon de route discret. Ses mélodies simples sont ancrées aujourd’hui dans la mémoire de nombreuses personnes, associées aux doux souvenirs d’un Japon lointain, magique, fantastique.

Né en 1950, Joe Hisaishi est actif depuis 1974. S’il est un compositeur plus que prolifique, avec près de 30 albums en studio, plus de 80 bandes-originales de films, et d’autres contributions pour des séries télévisées, jeux-vidéos, ce sont ici pour ses fameuses collaborations avec Miyazaki que nous allons aborder Hisaishi. Continuer la lecture de « Autour de Joe Hisaishi »

Grâce à Dieu – La parole brisée, martyrisée mais libérée

Il faut le reconnaître : le sujet étant sensible, le film interpellait. Il en fallait du courage pour tourner dans Lyon un film sur l’affaire Preynat. Autant sans doute que de le sortir presque en même temps que le procès de ceux qui savaient, mais qui n’ont pas parlé des viols d’enfants pendant des décennies. Traiter frontalement d’un sujet d’actualité n’est pas quelque chose de si courant dans le cinéma français – les américains sont bien plus à l’aise avec cela que nous – et François Ozon, représentant un cinéma unique dans l’hexagone, était peut être le seul avec les épaules pour tenir un tel projet.

Dépassant largement son enjeu de société, François Ozon dessine dans Grâce à Dieu un subtil ensemble de portraits d’hommes ayant eu à se reconstruire – ou ayant échoué à cela – suite à un traumatisme sur lequel l’omerta était totale. L’association dont parle le film, La Parole Libérée, est une des clefs pour comprendre la structure du film. En effet, le film glisse d’un personnage à un autre, trois personnages incarnant trois positionnements sociaux, trois rapports à l’Église, trois rapports à la parole. Continuer la lecture de « Grâce à Dieu – La parole brisée, martyrisée mais libérée »

Lumière 2018 – Jane Fonda, actrice engagée

Le fait que Jane Fonda reçoive le prix Lumière était assez inattendu. On était loin des pronostics – et c’était une bien belle surprise. L’écho avec l’actualité est évident : Jane Fonda est une personnalité très engagée depuis longtemps, c’est une féministe reconnue et ses choix d’actrice-productrice en atteste. Ce sont pour certains des films majeurs et profondément bouleversants : il semblait indispensable de revenir sur quelques uns d’entre eux. Continuer la lecture de « Lumière 2018 – Jane Fonda, actrice engagée »

Lumière 2018 – Claire Denis, un cinéma qui a du mordant

Cette année, le Festival Lumière a souhaité mettre en valeur l’œuvre de la réalisatrice française Claire Denis, en partie à l’occasion de la sortie de son nouveau film High Life (en salle le mercredi 7 novembre). Dire qu’il s’agit d’une cinéaste atypique ne serait pas juste, pas plus que dire qu’elle était le quota-films de genre de cette édition – en tout cas, elle refuse cette appellation. Pourtant, difficile de ne pas y penser quand on découvre successivement High Life et son Trouble Every Day… Continuer la lecture de « Lumière 2018 – Claire Denis, un cinéma qui a du mordant »

Reprise ACID 2018 – du 5 au 7 octobre au Comoedia !

Ce sont souvent des films dont on entend pas beaucoup parler. Parfois pas. L’ACID – l’Association pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion – agit chaque année pour soutenir quelques films, quelques œuvres rares, touchantes, radicales, injustement ignorée par une grande partie du public et de la profession. Lors du dernier Festival de Cannes, l’ACID a permis la mise en avant de belles surprises.

Rendez vous au Comoedia du 5 au 7 octobre prochain pour découvrir neuf films accompagnés par l’équipe de l’ACID !

Nous avions par ailleurs eu la chance de rencontrer une partie de leur équipe l’année dernière :

ACID (1/2) : « Le plus important, c’est que les films doivent être présentés comme dans un écrin au spectateur »

ACID (2/2) : « Le but, c’est de favoriser la diffusion de ces films en salle »

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