Le Festival du Film Jeune de Lyon continue : après un premier week-end chargé et quelques séances hors-compétition en semaine, ce second week-end a été placé sous le signe de la nouveauté, de la diversité, et nous a permis de découvrir la suite (et fin) de la sélection en compétition fiction. Petit panorama.
Samedi 26 septembre : Une journée éclectique à la programmation diversifiée
Ce samedi 26 s’est ouvert comme le week-end précédent par une passionnante table-ronde dédiée cette fois-ci à la production cinématographique. Un partage d’expérience précieux en présence de producteurs français et de la déléguée générale du Festival de Valence, spécialisé notamment dans l’écriture cinématographique. L’occasion de rappeler l’importance de l’accompagnement des artistes dans leurs démarches, chacun à leurs postes, dans la spécificité de leurs besoins. Comme les intervenants l’ont martelé, chaque métier sur un projet nécessite préparation, formation, et un soutien spécifique – aux écoles, aux professionnels, ainsi qu’aux pouvoirs publics de s’en emparer. Cette idée a principalement été développée au sujet du poste de scénariste, trop souvent confondu selon les intervenants avec celui de réalisateur.
Ces échanges ont trouvé un écho intéressant avec le concours de scénario organisé le même jour. Celui-ci permettait à neuf scénaristes de venir speecher leurs projets devant un public. Le jury présent dans la salle en a profité pour remettre le soir-même son Premier prix au projet Finale, de Rodolphe Populus, et un prix Coup de cœur au très beau Le Chant des Lucioles de Lou-Anna Reix. Des scénarios qu’on espère vite découvrir mis en images.
Enfin, une invitation à German Films, structure dédiée à la promotion du cinéma allemand à l’international, a été l’occasion de non seulement redécouvrir le très beau How my grand mother became a chair (réalisé par Nicolas Fattouh, coproduction Liban-Allemagne, aussi présenté en compétition animation), mais aussi des courts-métrages inédits en France.
Dimanche 27 septembre : Une dernière journée de compétition
Avant de découvrir les trois derniers programmes de la compétition fiction, une troisième rencontre professionnelle nous a permis de découvrir le dynamisme enthousiasmant des professionnels de l’image et de l’audiovisuel en région Auvergne-Rhône-Alpes. L’occasion aussi de mieux comprendre ce que les structures en place cherchent à monter pour se coordonner et agir sur la scène nationale et internationale, et de s’interroger sur les frontières minces entre les professions – et la place centrale des nouvelles écritures et du jeu vidéo, par exemple, dans les métiers de l’image contemporains.
Citons enfin quelques films qui nous marqués ce week-end :
Dangerville (réalisation : Martin Raffier) – fiction
Une soirée qui tourne mal quand deux jeunes se retrouvent mêlés à un règlement de compte après avoir absorbé des stupéfiants. Un voyage extraordinaire dans la nuit parisienne qui évoque le Enter the Void de Gaspar Noé, mais qui arrive subtilement à dépasser sa référence avec son humour rafraîchissant et son côté décalé. Un coup de cœur brutal, au final totalement enchanté et inattendu…
Emma Forever (réalisation : Léo Fontaine) – fiction
Rafraîchissant aussi, le film de Léo Fontaine nous balade le temps d’une soirée avec trois potes qui veulent rejoindre la soirée où se trouve Emma, la jolie fille du collège. De manière touchante, c’est tout ce qui compose l’adolescence que parvient à saisir le film, tout en étant, aussi un grand film sur un groupe de copains.
Le Vidéoclip (réalisation : Camille Poirier) – fiction
Parce qu’elle veut suivre son frère partout, Clara accepte de jouer dans un vidéoclip. Seulement, même si elle n’a que 13 ans, on lui demande de s’habiller et de se comporter comme dans un clip de Nicki Minaj. La québécoise Camille Poirier réalise avec beaucoup d’intelligence un film sur l’hypersexualisation d’une jeune adolescente, en proie au regard des hommes sur elle.