Star Wars épisode 8 : Les derniers Jedi – Star Wars est mort, vive Star Wars !

Evidemment, je l’ai aimé. Chaque année depuis 2015 et jusqu’en 2019 (au minimum), un Star Wars viendra éclairer nos cœurs et nos âmes d’enfants, pour ensuite remplir les cadeaux au pied du sapin de produits dérivés farfelus ou géniaux (cf. le BB-8 télécommandé, exceptionnel).

Au-delà de cela, mon travail ici sera d’exposer les différentes raisons qui – selon moi – placent ce 8e  chapitre de la saga principale, au rang n°1 des meilleurs films Star Wars, pour le moment. Continuer la lecture de « Star Wars épisode 8 : Les derniers Jedi – Star Wars est mort, vive Star Wars ! »

Rencontre avec Léonor Serraille (Jeune Femme, Caméra d’or 2017)

Léonor Serraille a reçu la Caméra d’or, récompensant le meilleur premier film toute sélection confondue, lors du dernier Festival de Cannes. Nous avons pu la rencontrer lors de sa venue à Lyon pour la promotion de Jeune Femme… Continuer la lecture de « Rencontre avec Léonor Serraille (Jeune Femme, Caméra d’or 2017) »

[Lumière 2017] La Forme-ule secrète de l’eau (Jour 2)

Quand il rentre dans la grande salle de l’Institut Lumière, l’émotion est palpable. La présentation de son nouveau film était l’un des événements du Festival et il n’aura pas déçu. Lion d’Or à Venise et bien parti pour les Oscars, The Shape of Water (dites désormais « La Forme de l’eau ») est une merveille. Guillermo del Toro, ému par l’accueil qui lui a été fait, a rappelé l’importance de ce film pour lui : c’est la première fois qu’il parle vraiment de sa vie d’adulte, qu’il ne s’implique plus juste comme l’enfant qu’il a été et qu’il est – d’une certaine manière – toujours.

Si vous voulez découvrir La Forme de l’eau sans rien n’en savoir, sautez trois paragraphes !

Car en effet, La Forme de l’eau est bel et bien un film de monstre du maestro mexicain. Ici, comme toujours chez lui, la créature fascine, elle interroge, autant le personnage principal qui lui est confronté que le spectateur qui la regarde à travers un prisme social. Un monstre dit beaucoup sur nous même. Elisa Esposito (Sally Hawkins) est une femme de ménage, mutique, qui découvre sur son lieu de travail une espèce d’amphibien géant, qu’est chargé de dresser Richard Strickland (Michael Shannon). On pourrait lister les sujets abordé par Del Toro à partir de cette histoire, qu’on pourrait résumer très (trop) simplement : est-ce que le monstre ce n’est pas l’Homme ? Il faut se raconter des histoires (Del Toro qualifie ce film de « conte de fée »), pour à la fois surmonter les moments difficiles (comprendre actuellement, d’après ses dires), mais aussi apprendre à nouveau à rêver. Le personnage de Hawkins vit au-dessus un immense cinéma, presque toujours quasi-vide quand il nous est montré, le propriétaire s’avère d’ailleurs incapable de « rembourser les 4 spectateurs ».

Rêver, c’est aussi ce à quoi nous invite le réalisateur en constituant un univers totalement fantasmé : ça ressemble à l’idée qu’on a de l’Amérique de 1962, mais trop pour être vrai. On connaît l’importance du cadre chez lui, et ici, c’est un travail de reconstitution remarquable. Il va jusqu’à soigner les plus petits détail : on pensera au décor des appartements de Elisa et de son voisin (Michael Stuhlbarg), qui dégagent d’une chaleur incroyable. Rien ne semble être carton pâte collé contre un tuyau en PVC.

Il ne s’agit toutefois pas de fuir la réalité comme le feraient certains personnages du film (zapper pour éviter les informations à la télévision), mais de s’y confronter : le serveur raciste du dinner (refusant l’accès à un couple noir, en leur jetant un regard plein de haine), le machisme et la violence de Strickland (à la fois contre la créature, mais aussi contre les personnages qui l’entourent)… Le monstre est ici aussi humain que les autres personnages, on admire l’inventivité, la beauté de la photographie, la justesse de la musique de Desplat. La créature est belle, indéniablement, et la relation entretenue avec Elisa est absolument bouleversante. C’est autant un film sociétal qu’un film abordant frontalement des thématiques neuves dans le cinéma de Del Toro : la sensualité, la découverte du corps, la sexualité. C’est en effet parce que ni l’un ni l’autre ne peuvent communiquer de même voix que cela passe par le corps. Et comme ce corps n’a plus de sens en lui-même (Strickland couchant avec sa femme comme si c’était un objet muet, ayant deux doigts noicis et « puant »). The Shape of Water est une grande réussite et s’il est trop tôt pour dire s’il s’agit du plus beau film de Del Toro, on espère qu’il laissera sa marque.

Mais La Forme de l’eau c’est vraiment bien, et ça sort en février 2018.

Après l’inauguration de la plaque de Guillermo Del Toro sur le Mur des cinéastes, nous nous rendons au cinéma Lumière Terreaux pour découvrir l’une des œuvres les plus rares du festival : La Formula Secreta de Ruben Gamez. Comme film rare, invité de marque : Alfonzo Cuaron nous a fait l’honneur de parler un petit peu de ce court-métrage expérimental, ni surréaliste (et pourtant, si vous saviez), ni totalement politique (il aurait dû s’appeler « Coca-cola dans le sang » car il commence sur un plan où un homme subit une perfusion de soda américain). Bref, un machin de cinéma unique. C’était un honneur de le voir sur grand écran, dans une version restaurée. Mais le film n’a pas plus de sens pour autant. Voir un homme qui pêche des employés-costume cravate avec une corde de saucisses, voir un enfant qui porte successivement une vache qu’il vient de dépecer face caméra, puis sa mère, puis son père… C’est juste assez triste que le délire autour de la perfusion ne dure pas plus d’un plan. Si le geste de Cuaron, celui de promouvoir un tel film, est beau, c’est surtout qu’il s’agit de sauver, sauvegarder, accompagner un petit morceau de son histoire personnelle : il a eu l’occasion de rencontrer Ruben Gamez, d’échanger avec lui. La Formula Secreta, c’est l’héritage que l’hérité offre au plus grand nombre… en fait, il l’offre à celui qui voudra bien prendre le temps de le voir.

Enfin, dernière séance de la journée, Johnnie To ! Film tiré de la carte blanche de Wong Kar-wai, P.T.U. date de 2003. Thriller nocturne, il s’agit pour une troupe de policier de retrouver l’arme d’un collègue de la brigade anti-gang ayant été perdu lors d’une interpellation. Son rythme, à la fois souligné par sa lenteur et son apparent calme avant la tempête, est rythmé par des chansons de C-pop qui contrastent avec ce qu’on aurait l’habitude de voir. Mais du coup, cela conduit à une véritable stylistique propre à To : la nuit hongkongaise est lumineuse, les néons, les devantures de bâtiment, les lampadaires… Une ambiance fascinante qui se déchaîne sans pour autant totalement disparaître lors de quelques scènes d’action. Ces dernières, rares, sont d’ailleurs tout autant hypnotique que le reste. Il n’est pas surprenant que Wong Kar-Wai aime le film : il fait écho avec les siens. On pensera ainsi à Chungking Express, ou aux Anges Déchus, proposant aussi des portraits nocturnes d’une ville en perpétuel mouvement, condamné à l’accélération. Une véritable merveille, qui constitue sans doute d’une très bonne porte d’accès vers l’œuvre dense de ce grand cinéaste, qui s’est aussi essayé à la comédie romantique (le pas très bon Yesterday Once More, avec Andy Lau), mais est surtout connu pour ses polars : le diptyque Élection, le brillant Breaking News, Exilé, Running Out of Time,…!).

Festival du Film Jeune de Lyon 2017 – Clôture et flammekueches

Alors que le Festival du Film Jeune de Lyon bat son plein (il reste des projections!), la clôture arrive (déjà) à grands pas… !

Pour fêter tous ensemble la fin de cette édition record (50 films montrés, 9 projections, une conférence et des centaines de spectateurs ravis…!), l’équipe vous propose de se retrouver tous ensemble samedi soir à partir de 19h, après la clôture au Comoedia, au Flam’s (12 Rue Tupin, 69002 Lyon). Pour 5€ seulement (au lieu de 14€), profitez de flammekueches en illimitées (boisson comprise), de bonne humeur et d’une équipe fatigué mais heureuse !
Pour réserver, cliquez ici. Vous pouvez prendre votre place à chaque projection et à la cérémonie de clôture.

N’oubliez pas les projections à venir cette semaine :
→ MERCREDI 27 SEPTEMBRE A 18H, projection « BERBERIAN » (Université Lumière Lyon 2) (Réservation)
→ JEUDI 28 SEPTEMBRE A 18H, projection « HERRMANN » (Immaculée Conception, Villeurbanne) (Réservation)
→ VENDREDI 29 SEPTEMBRE A 18H30, projection « ROBIN WILLIAMS » (Auditorium Malraux) (Réservation)

Et on se retrouve tous samedi matin au Comoedia, à 10h30 pour célébrer le cinéma jeune avec un palmarès riche et haut en couleur ! (cérémonie gratuite et ouverte à tous, réservation conseillée, cliquez ici !)

Lien vers l’événement Facebook du Festival
Lien vers l’événement Facebook de la cérémonie de Clôture (Samedi 30 septembre à 10h30)

Soutenez le Festival du Film Jeune de Lyon !

Comme vous le savez sans doute déjà, la prochaine édition du Festival du Film Jeune de Lyon arrive à grands pas. Du 20 au 30 septembre prochain, vous pourrez découvrir dans la métropole lyonnaise des court-métrages réalisés par des jeunes talentueux et passionnés. C’est une opportunité et une occasion unique à la fois pour eux, mais aussi pour vous de découvrir le futur du cinéma français !

Puisqu’il est organisé par des jeunes formés en association, nous dépendons en grande partie des dons que vous réalisez sur la page dédiée du site. Pour le bon déroulement du prochain festival (et faire très plaisir à notre trésorière), n’hésitez pas à participer en investissant dans le festival quelques euros! Chaque centime nous permettra d’accomplir des miracles (et encore une fois faire très plaisir à notre trésorière), n’hésitez pas même si vous ne pouvez investir qu’1 ou 2€ !

Nous avons ainsi ouvert une page sur Leetchi : un site permettant facilement, rapidement et de manière sécurisée un don de la somme de votre choix ! C’est une manière de soutenir et de faire découvrir ceux qui feront le cinéma de demain ! En cliquant sur le lien ci-dessous, vous arriverez sur notre page « Soutiens« , sur laquelle vous pouvez effectuer votre transaction sécurisée, et aussi laisser un petit mot de soutien pour qu’on ne vous oublie pas 😉

Cliquez ici pour faire un don !

Merci d’avance à tous de votre soutien et à très vite : septembre est presque là !

Notre président, dans quelques semaines (enfin, on espère)

[Annecy 2017] Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi

Prix du Jury – Annecy 2017

Le cinéma japonais regorge d’œuvres traitant du traumatisme de la seconde guerre mondiale, et dans l’animation particulièrement. On redira l’importance de voir Le Tombeau des Lucioles d’Isao Takahata, traité pacifiste d’une justesse inouïe, œuvre bouleversante, horrible, mais au combien nécessaire. Le film de Sunao Katabuchi ne pouvait que souffrir de la comparaison. Ironiquement, c’est un ancien de Ghibli. D’abord storyboarder, il n’a depuis 2002 réalisé que trois films : Princess Arete (2002), Mai Mai Miracle (2009) et Dans un recoin de ce monde (2017), ce dernier ayant été particulièrement bien reçu par la presse japonaise. L’histoire de cette jeune fille – Suzu – un peu simplette parfois, confrontée à la guerre, n’est pas exempte de défauts.

On ne peut pas nier que c’est un film critiquable sur le fond. En effet, si le public japonais ne pouvait pas faire ce reproche au film, le public européen doit le rappeler. Lorsque le film donne une vision idéaliste de la situation des civils durant la guerre, c’est une lecture orientée : le film d’Isao Takahata le montre. Lorsque, dans le film, la police arrête Suzu parce qu’elle faisait des dessins de bateaux militaires et donc de l’espionnage, on ne peut pas en rire derrière (« elle est pas assez maline pour être une espionne ! », disent-ils). De la même manière, la fougue nationaliste cachée par les beaux atours du film n’est pas quelque chose de rassurant. La politique de colonisation menée par l’État japonais durant la première moitié du 20e est passée sous silence… Toutes les horreurs arrivant au Japon sont la faute des américains : ce n’est pas totalement faux, ni totalement vrai. Aucune guerre ne peut se targuer d’être parfaitement propre. La guerre est un état où personne n’est tout blanc, tout noir.

Mais au-delà de ces soucis qui limitent la portée universelle du récit en l’ancrant profondément dans la logique politique contemporaine du Japon (un retour du nationalisme), on ne peut nier que le film remue. Il remue, il marque profondément. La direction artistique est superbe, le sujet est difficile et le film s’en sort bien. La dernière partie est ainsi beaucoup plus sombre (1944-1945), plus violente. Il reste difficile de sortir totalement indemne du film. Le personnage de Suzu donne ainsi une véritable leçon de courage, quelque chose de respectable dans la mesure où peu d’œuvres ont traité le sujet de cette manière. Le titre, Dans un recoin de ce monde, reflète bien de cette idée : ce comportement reste marginal, associé à un « recoin », un morceau, un angle. Comprendre, un petit espace de verdure, dans la noirceur de ce monde.

Sortie en salle prévue le 13 septembre 2017

Interview de Pierre Triollier du Brochet (président du LYF)

Président et l’un des membres fondateurs du LYF – Festival du Film Jeune de Lyon, Pierre Triollier du Brochet a accepté de rencontrer Le film jeune lyonnais pour discuter autour de la première édition et de l’organisation de la deuxième en septembre 2017…

Bonjour Pierre. Vous êtes président de l’association LYF – Festival du film Jeune, et donc président du Festival du film Jeune de Lyon. Que retenez-vous de l’édition précédente ?

Beaucoup de fierté d’avoir pu mener un projet comme celui-ci à bon port. J’en retire aussi des belles rencontres, de nouvelles amitiés que j’ai formées grâce à cette expérience, et la naissance d’une équipe jeune, soudée et dynamique. Du coup, c’est plein de bonnes choses qui nous ont convaincu d’organiser en 2017 une nouvelle édition du Festival du film Jeune de Lyon.

Le Festival du film Jeune fait écho à la base à un autre organisme : l’Union du film Jeune. Qu’est ce que c’est ?

L’Union du film Jeune, c’est le projet originel de notre association. En effet, lors de sa fondation, l’objectif était de créer une association des manifestations cinématographiques jeunes lyonnaises. Personnellement, je sortais de mon mandat comme président du Festival du film lycéen de Saint-Just, et c’est avec nos amis du Festival Luciole, du lycée la Martinière Monplaisir, que nous avons créé l’association.

L’Union du film Jeune est donc un des deux pôles de l’association LYF. Elle regroupe les organisateurs de manifestations cinématographiques jeunes lyonnaises qui sont ainsi associés dans notre grand projet de développement du film jeune lyonnais.

Qu’attendre de cette nouvelle édition ?

De nouveaux films bien sûr ! Il y aura aussi d’autres nouveautés, comme le blog Le film jeune lyonnais [vous êtes dessus, ndlr] qui a couvert le Festival de Cannes d’une manière admirable et qui propose aux différents abonnés et internautes des contenus de réflexion et une approche analytique sur le cinéma et son industrie.

Évidemment, pour faire une deuxième édition nous allons reprendre dans les grandes lignes la première : les projections des courts-métrages, sous la houlette d’Alice Mesland-Millet et Maéva Paolini, une conférence organisée par Camille Pellini, et un nouveau projet d’exposition de photographies qui est en préparation par Hanna Trabelsi et Clara Naouri, mais vous en saurez plus bientôt. Nous nous occupons aussi du jury, des relations avec nos partenaires (Comoedia, Ville de Lyon, lycées, Lyon 3, …), ainsi que d’organiser des moments de rencontres et d’échanges entre les candidats, nos partenaires et les professionnels, que nous souhaitons développer cette année. Et pour ce faire je serai épaulé par mes deux vice-présidents, Jean-Félix Laval et Constant Boulay, ainsi que le directeur général de l’association, Jean-Charles Quiniou.

Est-ce que les candidatures affluent comme l’année dernière ?

Nous avons reçu 26 candidatures à ce jour, nous avons donc rassemblé au moins autant de films que l’année dernière, sachant qu’il reste un peu plus de deux mois avant la fin du délai de dépôt, le 20 août 2017. L’originalité de cette année est que ces candidatures viennent d’à peu près toute la France : Paris, Angers, Toulouse, Marseille, et même de Cotonou au Bénin, ce qui nous donne une diversité et une ouverture nationale et internationale sans précédents ! D’ailleurs j’en appelle aux réalisateurs lyonnais, pour lesquels cette manifestation est construite à l’origine : ne vous laissez pas faire et montrez à la France et au monde que les lyonnais font du cinéma, et en nombre !

Quels conseils donneriez-vous à un candidat pour que son film soit sûr d’être sélectionné ?

La première étape c’est évidemment de se rendre sur lyonyoungfilfmest.fr pour inscrire en renseignant la « fiche candidat » et en envoyant son film. Ensuite, nous n’avons pas la prétention d’une sélection officielle cannoise bien évidemment : nous attendons des films qu’ils durent moins de 15 minutes, soient audibles et visibles en formats universels, et qu’ils soient réalisés par des jeunes de moins de 25 ans. Si nous avons de trop nombreux candidats, une sélection se fera par le biais du Comité de sélection, mais en attendant, nous sommes ouverts à tout, et à tous : tous les genres sont les bienvenus au Festival du film Jeune de Lyon. Par exemple, nous allons sûrement ouvrir des catégories film d’animation, film expérimental et film documentaire cette année, ce qui nous donne une richesse et une diversité que nous n’avions pas l’an passé ! Un conseil donc à donner aux candidats : étalonnez votre image et votre son pour nous rendre un film qui se rapprochera au mieux de la qualité d’un film professionnel ! Pour le format vidéo, privilégiez le MP4 pour permettre des conditions de visionnage optimales.

Comment se déroule concrètement le festival ?

Pour nous évidemment il a déjà commencé. On reçoit des candidatures jusqu’au 20 août, à minuit. Le 21 août, nous communiquerons sur les réseaux sociaux pour annoncer les films retenus dans la sélection ainsi que les nominés par catégorie. Début septembre, nous tiendrons notre traditionnelle conférence de presse pour détailler toute notre programmation ainsi que nos projets, événements, etc … Et enfin, le 20 septembre, les projections débuteront avec la première d’entre elles dans l’auditorium Malraux de l’Université Lyon 3, à la Manufacture des Tabacs. Suivront alors 10 jours de projections endiablées, avant de terminer avec une cérémonie de clôture, de remise des prix et de diffusion des films lauréats le samedi 30 septembre, à 10H au Cinéma Comoedia.

Comment est composé le jury ? Comment est établi le palmarès ? Sur quels critères ?

Le jury est désigné par le Bureau de l’association : il est composé d’une vingtaine de personnes environ, des lycéens, étudiants, étudiants en audiovisuel, des enseignants, mais également des professionnels du cinéma, des journalistes ou des membres d’associations étudiantes de Lyon. La composition du jury sera justement dévoilée en conférence de presse. Les jurés se réuniront pendant le festival pour délibérer et décerner des récompenses. Le Comité de sélection aura, comme je l’ai dit auparavant, établi une sélection de nominés pour les catégories techniques (image, B.O., montage, …). Le détail des prix en jeu sera dévoilé également en septembre. Bien sûr, le Public ne sera pas oublié, et même si le jury décernera beaucoup de prix, le public décernera un unique mais pas moins prestigieux Prix du public, composé des votes pendant les projections d’une part, et des votes en ligne d’autre part.

Quel avenir pour le Festival ?

Le Festival, et le projet de notre association, qui est de développer et de rassembler les initiatives cinématographiques jeunes lyonnaises, ont vocation à se pérenniser : nous sommes les seuls à faire ça et le public, les spectateurs, les candidats, nous font bien sentir, à chaque fois avec beaucoup d’émotion, comme notre projet a été déterminant pour eux, ou qu’ils ont simplement apprécié passer des moments de cinéma avec nous. Idéalement, l’ambition du Festival du film Jeune de Lyon pourrait être nationale : devenir un festival de référence dans son domaine,  c’est notre ambition. Après, si des initiatives similaires se présentent dans d’autres régions de France et de Navarre, nous serons vraiment heureux de partager, d’échanger avec ces personnes et de construire de nouvelles choses ensemble, sur notre passion commune : le cinéma !

[Annecy 2017] – Introduction

Le Festival International du Film d’Animation d’Annecy, le plus grand du monde consacré au domaine de l’animation, a lieu chaque année à la mi-juin sur les bords de son lac… Mais avec une température excédent largement les 30 degrés la majorité du temps cette année (c’est pas facile, dehors, dans ces conditions), la majorité des festivaliers se ruent en masse, soit dans l’eau, soit dans les salles de cinéma climatisées pour découvrir en avant-première les films qui reflètent de l’état du cinéma d’animation mondial. S’organisant autour d’une compétition officielle de courts-métrages et de longs-métrages, la sélection réunit autant de jeunes talents encore en école, que de chaînes de télévision, et des énormes productions des studios promises à un grand succès en salle. Vous trouverez ici, publiés au fur et à mesure, les articles réalisés à l’occasion d’Annecy 2017.

Critiques :

[Annecy 2017] A Silent Voice de Naoko Yamada

[Annecy 2017] Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi

[Annecy 2017] La conscience politique de l’animation européenne ?

Interview :

Romain Brosolo (Eurozoom, distributeur de Lou et l’île aux sirènes (Cristal du long métrage 2017)Your Name,…) :

[Annecy 2017] Interview de Romain Brosolo (Eurozoom)

Et comme on est sympa, on vous met aussi la chanson qui a le mérite d’être représentative de l’ambiance (qui est, disons-le, est assez unique) sur place !

2017, année Lynch ?

Les cinéphiles avaient perdu la trace de David Lynch depuis la sortie en 2006 de son dernier long-métrage, Inland Empire, long film expérimental où l’artiste semblait découvrir avec jubilation les caméras numériques DV, comme, dans un autre style, son comparse Alain Cavalier en France.

Lynch se consacrait depuis à tous les autres projets qui lui sont chers et qui font qu’on a plus tendance à le nommer artiste au sens large du terme que plus spécifiquement cinéaste ; peintures, photographie (son œuvre, notamment la magnifique série réalisée dans des usines, est à découvrir sur son site : http://www.davidlynchphotography.com/) et même musique (auteur de deux très bons albums de blues-rock à tendance expérimentale, que je conseille vivement), …

Les cinéphiles en étaient réduits à désespérer de découvrir ses introuvables courts-métrages, ainsi qu’à se refaire l’intégralité de ses longs-métrages…

En février 2017 est sorti, malheureusement trop discrètement, un documentaire sur l’artiste, explicitement intitulé David Lynch : The Art Life. Quoique passionnant pour quiconque s’intéresse à l’homme et souhaite en apprendre plus à son sujet et le découvrir dans son intimité, ce documentaire laissait pourtant dans les bouches le goût amer de l’hommage. David Lynch était dorénavant un cinéaste du passé, un artiste vieillissant et retiré, désabusé par le monde du cinéma américain que ses films critiquent âprement et dans lequel il aura été un ovni rafraîchissant.

« David Lynch était… » « Il aura été… »

Voilà que le cinéphile se met à penser à Lynch au passé, à dresser des conclusions sur une œuvre qu’il se dit finie et qu’il n’y aura plus qu’à l’étudier rétrospectivement…

Une interview donnée il y a un peu plus d’un mois au quotidien australien The Sydney Morning Herald aura tôt fait de confirmer les craintes : « Oui. » répond-il clairement à la question « Inland Empire sera-t-il votre dernier film ? ».

C’en est donc fini de Lynch ?

Il en semblerait bien au contraire que Lynch n’ait jamais été autant sur le devant de la scène que ces derniers temps.

On sait tout d’abord bien qu’un buzz accompagne souvent les propos d’un artiste lorsque celui-ci annonce sa retraite : Steven Soderbergh, Hayao Miyazaki, Joaquin Phoenix … beaucoup sont déjà passés par là, et l’on a rarement autant entendu parler d’eux depuis.

Il faut d’ailleurs relativiser ; David Lynch a été encore une fois mal compris par les médias : « Mes remarques ont été mal interprétées. Je n’ai pas dit que quittais le cinéma. J’ai simplement expliqué que personne ne savait de quoi demain serait fait. » a-t-il déclaré sur le site internet du festival de Cannes il y a moins de deux semaines. On peut donc se rassurer.

Lynch n’a donc jamais été autant sur le devant de la scène : la sortie de la saison 3 de sa série cultissime Twin Peaks, présentée au festival de Cannes cette année, y est pour beaucoup. Adulé en partie pour ce passage à la télé, Lynch prend le pari risqué de revenir 25 ans après sur les terres hallucinées de la série qui lui valut la reconnaissance internationale, et de reprendre contact avec les fans, laissés orphelins depuis 1992 avec la sortie du film préquel Twin Peaks : Fire Walk With Me, qui avait profondément divisé le public et frustré plus d’un fan de la série.

Film qui d’ailleurs profite de l’élan autour de son réalisateur pour se permettre une superbe remasterisation 4K et une ressortie en salle, aux côtés d’un autre classique, Eraserhead, le premier long métrage du cinéaste, sorti en 1977 aux Etats-Unis.

Cela accompagné d’une ressortie, dans le cadre du programme UGC Culte, de Mulholland Drive, son avant-dernier film, Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2001, et bijou cauchemardesque porté par la grâce d’un cinéaste à son meilleur, ainsi que de la diffusion du trop rare du souvent oublié Une Histoire Vraie sur TCM, chaine qui, encore une fois, permet de vraies (re)découvertes.

 

Alors, 2017, année Lynch ?