Festival 24 – Justice et Cinéma : retour d’un moment fort de la vie culturelle lyonnaise !

Il est de retour après plusieurs années d’absence : le Festival 24 – Justice et cinéma revient à la Manufacture des Tabacs et à l’Institut Lumière ! Si Jean-Luc Godard disait qu’avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout, alors le Festival 24 en est une parfaite illustration. Durant quatre jours, tous les pans de la justice et du droit seront traités à l’occasion de projections de documentaires, de fictions, de courts et de longs-métrages, de rencontres avec des professionnels du droit et du cinéma.

Des invités venus du monde du cinéma

Parmi les prestigieuses venues à l’occasion du Festival 24, citons celle de Rachid Bouchareb le mardi 12 mars, quatre fois nommés à l’Oscar du meilleur film étranger et Césarisé pour Indigènes (2007) avec Jamel Debbouze, Samy Naceri et Roschdy Zem. Rachid Bouchareb viendra en effet animer une masterclass à l’Université Lyon 3 – Jean Moulin avant de présenter London River (2010) et Seconds (1966, John Frankenheimer) à l’Institut Lumière. Par ailleurs, la clôture du Festival aura lieu le 14 mars en présence du producteur Matthieu Tarot, pour L’Hermine (2015, Christian Vincent), doublement primé à Venise, notamment pour l’extraordinaire prestation de Fabrice Luccini en président de Cour d’assise, solitaire et dur envers les autres.

Des documentaires en présence de professionnels et de leurs équipes

Citons parmi les présences exceptionnelle celle de Alain Jakubowicz, présent lors des procès de Barbie, Touvier et Papon, président d’honneur de la LICRA, à l’occasion d’une projection de Le Procès du Siècle (2017, Mick Jackson). Pan important du festival, la présentation de documentaires en présence de leurs réalisateurs. A Coeur d’Avocat de Mika Gianotti, Les accueillants de Sylvie Perrin, ou encore Yakuza Eiga, une histoire du cinéma Yakuza de Yves Montmayeur seront ainsi l’opportunité de débattre avec des spécialistes autour de thèmes aussi varier que le métier d’avocat, la situation des migrants ou des Yakuzas. Notons enfin la présence de Nando Dalla Chiesa, homme politique italien et spécialiste de la mafia, pour échanger autour du premier épisode de la série Gomorra (2014, Stefano Sollima).

Le Festival 24 – Justice et Cinéma est organisé par la Cinésium, la Faculté de Droit de l’Université Lyon 3 avec le soutien du barreau de Lyon, de l’École des Avocat Rhône-Alpes (EDARA), ainsi que l’association LYF – Le Film Jeune de Lyon.

Lien vers le programme complet

[Lumière 2017] Hola, Guillermo ! (Jour 1)

Une année qui promet énormément, à l’évidence. Cette fois, c’est Wong Kar-wai qui recevra le prix Lumière, après les illustres Tarantino, Almodovar, Scorsese et enfin Deneuve l’année dernière. On en attend beaucoup, d’autant plus que les autres invités de cette 9e édition sont tout autant remarquables : Del Toro, Mann, Friedkin, Kurys… !

Cette première journée était intégralement consacrée pour nous à l’immense Guillermo del Toro. Il était d’autant plus admirable qu’il vienne présenter La tête contre les murs de Georges Franju, le premier film de celui-ci, quand quelques heures plus tard il reviendra présenter certains de ses films dans le cadre de la nuit qui lui est dédiée.

La Tête contre les murs, donc, date de 1959. Film imparfait sans doute, il s’agit malgré tout d’une première œuvre remarquable dans le paysage français de l’époque. Une ébauche d’un Les Yeux sans visages, qu’il réalisera l’année suivante. Certaines scènes du film évoquent ainsi très clairement l’univers fantastique qui sera la marque de fabrique du réalisateur : un travail sonore et musical remarquable, renforçant par des jeux d’opposition des scènes suscitant un certain malaise. Au-delà, certains jeux de symboliques sont déjà présents dans ce film : les colombes, ici en cage, le médecin ayant une sorte d’influence quasi-religieuse sur son environnement… Mémorable en tout cas sont les prestations d’Aznavour (invité surprise du festival) et de Paul Meurisse !

Ce n’est d’ailleurs pas si surprenant que Del Toro ait choisi ce film dans sa carte blanche. On constate un véritable lien thématique entre ses films et celui-ci. Cette réflexion autour de la désobéissance vis-à-vis de l’autorité s’avère ainsi récurrente. Dans Le Labyrinthe de Pan (2006), ainsi, c’est autant la jeune fille qui désobéit au père adoptif que les rebelles qui désobéissent aux soldats de Franco et à son régime. Dans Hellboy (2004), il est obligé de désobéir à l’autorité (le FBI), s’échapper, pour pouvoir essayer de lui aussi mener une vie normale. Il existe aussi le motif de l’opposition à une autorité fondatrice : celle des parents. Hellboy comme la jeune Ofélie sont en affrontement permanent avec leurs parents, comme le personnage principal du film de Franju. Puisqu’on vous dit que tout est lié !